The Kills, Metronomy, Sebastien Tellier

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12 Juillet 2012, Pont Du Gard (Uzès)

A en lire beaucoup, l’évènement cette semaine dans la région c’était l’énième venue de Radiohead à Nimes, soit.
Pour ma part c’est avec une grande excitation que j’avais reservé ma soirée au Pont Du Gard pour enfin voir les Kills, jamais venus à Marseille et dont j’avais raté les passages à Montpellier.
Pour ne rien gacher, revoir Metronomy un an après leur excellent dernier album promettait de bons moments, surtout dans un cadre aussi beau.

Covoiturage de circonstance et indulgeance de mise pour le reste de l’affiche.
Les bouchons interminables et la difficulté de trouver une place de parking nous feront rater les deux premiers groupes.
Pas grave pour les sympathiques sur disque Citizens!, annoncés en Novembre au Cabaret Aléatoire, ni pour Pony Pony Run Run déjà vus.

Sebastien Tellier confirme l’impression désagréable de gachis ressentie lors de son dernier concert Marseillais.
Un peu l’équivalent du pote avec qui on a des bons souvenirs qui devient relou à force d’un peu trop faire le comique de fin de repas.

Passablement émeché il enchaîne les blagues vaseuses façon Gainsbarre du pauvre (celà dit ses reprises d’Elsa et Melody nous ont fait sourire) et ses musiciens ne sont globalement pas à la hauteur.
Début de concert avec un son abominable et beaucoup de morceaux dispensables de son récent album-concept : second degré partout bon goût nulle part, avec des nappes new age des plus indigestes.

On mesure la différence avec les plus accrocheurs « Kilometer », « Sexual Sportwear » ou « Divine », titres de « Sexuality » qui viellissent plutôt bien, et « La ritournelle » qui ne viellira jamais.
Le dernier quart d’heure rappelle le génie fugace du barbu barbant avec, pour finir le semi carnage sur une belle note, le très demandé « L’amour et la violence ».

Metronomy sont apparament plus attendus que les Kills, avec un public grandement acquis à leur cause.

Bien aimé leur live foutraque avant Phoenix aux Voix du Gaou en 2010, entre temps il y a eu « The english riviera », le fameux disque de la maturité avec sa demi douzaine de tubes.

Les « The bay », « Corrine », « Everything goes my way » chanté avec la batteuse, le très Cure « She wants » se révèlent sur scène encore plus efficaces que les vieux « Heartbreaker », « A Thing for me » ou « Holiday ».

On ne voit pas le temps passer et apprécie d’autres titres moins immédiats et des instrumentaux plus ou moins tarabiscotés qui les éloignent du cliché du groupe electro pop lambda.

On peut regretter, avec une telle série de pépites que l’execution des titres ne soit pas si enlevée et dansante que ça, mais ça n’a pas l’air de plus les déranger que ça.

L’entêtant « The Look » le rappelle, c’est un groupe qui excelle davantage dans la mélancolie, qui au vu des sourires dans le public est tout sauf déprimante.

Deuxième experience perso encore plus concluante, en espérant les revoir dans l’intimité d’une salle la prochaine fois.

Voir les Kills dans une salle Marseillaise, c’est un espoir qui a ressurgit à la sortie de chacun de leurs quatre albums en dix ans.

Trop chers ou complot ourdi par leur tourneur ou label, alors qu’ils rempliraient à l’aise l’Espace Julien voir le Dock des suds, on se contentera donc du mode festival plein air et de ses limites de son et de durée, bien que chacun des groupes vus ait joué plus d’une heure.

Deux surprises en les voyant arriver, la couleur de cheveux discutable blonde-rose d‘Alison et la présence de 4 (quatre !) batteurs qui ne vont heureusement pas gacher la fête

Ces percussions innatendues vont ajouter au coté martial de leurs morceaux, à commencer par l’imperial « No Vow » qui me fait hérisser les poils d’entrée.

J’ai beau avoir vu des passages télé et lu et entendu des dizaines (centaines ?) d’éloges, force est de constater qu’elles sont fondées : peu de chanteuses actuelles à incarner le rock avec une telle sensualité.

Et peu de guitaristes aussi classieux que Jamie Hince, aux riffs nerveux et au charisme dingue.

On aura l’occasion de le voir garder son sang froid mais s’adresser violamment et faire dégager un spectateur des premiers rangs au comportement apparament très douteux.

Happening anecdotique au vu de ce grand moment de rock ‘n’ roll où le duo se permettra de faire l’impasse sur des tubes tels que « The good ones », « Cheap and cheerful » ou « Cat claw », un luxe pas si étonnant vu la qualité de leurs deux derniers disques.

L’ajout de batteries prennent tout leur sens sur l’énorme « Future starts slow », le clavier discret pour les plus posés « Black baloon » et « The last goodbye ».

Le dernier album est à l’honneur avec « Heart is a beating drum » à prendre au pied de la lettre, un « Satellite » au rythme presque dub étourdissant.

Plus une poignée de classiques, comme l’inévitable « Fuck The People » joué peu avant la fin, sans rappel contrairement à Metronomy.

Musicalement au top, et coté occupation de la scène, une vraie leçon, les poses pourtant répétées des centaines de fois ne sont jamais de trop.

Ils ne parlent pas beaucoup au public mais leurs regards en disent plus que de longs discours sur leur plaisir de jouer.

Peut être pas le choc physique de l’année mais indéniablement la claque espérée qui nous inspirera une conclusion facile mais appropriée « The Kills m’ont tueR ».

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